Le premier grief que l’on peut adresser à la SACEM, c’est bien évidement de vouloir faire peser, sans aucune contrepartie, une nouvelle charge sur le consommateur. D’autant plus que le consommateur n’est normalement plus, « grâce » à la loi Hadopi, en mesure de télécharger. Loi soutenue par la SACEM et financée par l’impôt, donc le consommateur.
Aucun lien avéré entre le téléchargement et la baisse des ventes de CD
Pour justifier sa demande la SACEM argue d’un manque à gagner dû « au piratage ». Il est très osé de faire une telle demande sans à aucun moment être en mesure d’en faire la preuve. Aucune étude sérieuse ne corrobore la prétendue relation entre la baisse des ventes de supports phonographiques et le téléchargement. On peut, d’ailleurs, souligner qu’il existe un grand nombre d’études indépendantes démontrant qu’inversement à ce que prétend la propagande déversée par le gouvernement et les ayants droit le partage a un impact très positif sur les industries culturelles.
Une charge pour compenser quoi?
La SACEM ne cesse de palabrer au sujet d’un manque à gagner. Or, si nous examinons l’évolution de ses revenus, on peut légitimement se poser la question de sa sincérité. D’une part, ses revenus n’ont jamais baissé, ils ont même fortement augmenté entre 2000 et 2005. Depuis, ils stagnent mais après une telle croissance et dans un contexte de crise, est-ce étonnant ?
Par ailleurs, une lecture attentive de ces chiffres montre que la baise des revenus issus de la vente de supports physiques est plus que compensée par les autres postes (notamment le concert et la diffusion publique). Cela signifierait-il que plus la musique se diffuse (via le téléchargement), plus elle est consommée et plus elle génère des revenus ?
La SACEM se trompe de combat
Il est vrai que les artistes ont mal négocié le virage du numérique. En effet, les nouveaux modes de consommation semblent, en terme de répartition, plus profitables aux maisons de disques (voir ci-dessous).
Ces écarts dans la redistribution des revenus sont très parlants et montrent combien, la SACEM comme l’ADAMI (qui soutient également la compensation créative), se trompent de combat.
Pourtant, auteurs, compositeurs et artistes auraient, sans aucun doute, le soutient du public dans cette démarche. Mais la SACEM et l’ADAMI, sans doute par facilité, préfèrent stigmatiser une fois de plus le consommateurs et faire peser sur lui une charge supplémentaire.